Voici un lundi comme je les aime. Mon tout nouveau Canon EOS 1100D, défiltré par Richard Galli (EOS For Astro), m'est livré par La Poste. Il est destiné en premier lieu à la réalisation de photos astronomiques du champ profond. Mais quant à défiltrer un boitier reflex numérique, autant qu'il soit adapté également à la réalisation de photos infrarouges.
Sur les conseils de Richard, j'opte donc pour un défiltrage total de l'APN et pour trois filtres Astronomik EOS Clip : Un filtre OWB (Original White Balance) permet de retrouver la configuration originale de l'appareil et faire de la photo diurne classique; Un filtre UV-IR Block permet de prendre des photos astronomiques en concervant la fameuse raie H-alpha; Enfin, le filtre IR permet de réaliser des photos dans le domaine infrarouge.
N'ayant pas d'objectif Canon (c'est balot), une amie à la gentillesse de me préter un objectif Canon 28mm à focale fixe pour faire mes premiers essais. Premier constat, tous les objectifs ne sont pas compatibles avec l'utilisation de filtre Astronomik EOS Clip. En effet, certains objectifs butent sur le filtre. Il faut donc prendre garde, lorsqu'on choisi ses objectifs, que ceux-ci n'aient pas d'éléments qui dépassent exagérément le niveau de la bayonette.
La mise en place des filtres est assez simple si on a pas de trop gros doigts. Je place donc le filtre IR et profite de ma pose déjeuner pour me mettre en action. Le filtre étant bien évidemment complètement opaque pour l'oeil humain, la visée à l'oeilleton est impossible. Il est donc nécessaire d'utiliser la visée à l'écran pour cadrer les sujets. A l'écran, un jolie image rose apparait... Les constrastes et les niveaux sont très singuliers. Les arbres et la verdure apparaissent blanc comme neige tandis que le ciel et la mer sont très sombres. Le pull bleu de mon ami, qui déjeune avec moi, apparait quant à lui blanc.
Pour la réalisation de portrait en noir et blanc, l'infrarouge est vraiment un plus. Les constrastes sont renforcés et les textures sublimées, donnant à la photo un caractère bien particulier, impossible à rendre en lumière visible. Quant aux paysages, il deviennent oniriques. Au traitement, l'utilisation des niveaux est assez déconcertante lorsqu'on est habitué au spectre visible, mais on s'y fait assez rapidement et, au fur et à mesure des actions sur les curseurs, l'étonnement se transforme en inspiration.
Ces quelques essais sont prometteurs et cette technique photographique s'avère être une source quasi inépuisable d'inspiration. Le matériel est quant à lui très simple à prendre en main. L'EOS 1100D n'a pas une qualité perçue extraordinaire. Les matières plastiques basiques et sa légèreté donne l'impression d'avoir en main un jouet. Un beau jouet cependant dans cette configuration. Merci à Richard Galli pour son professionnalisme et la qualité de son travail.